Une fois Willy avec nous, je mis Ogara au petit trot et la dirigeai vers le sentier de promenade, qui montait jusqu'à un pic rocheux d'où on pouvait apercevoir l'académie vue d'en haut. Je passai une longe au collier de Willy, car les environs pouvaient être un peu dangereux pour un chien. Puis, je demandai à Ogara d'accélerer légerement le pas, et elle se mit au trot normal. Soudain, Ogara s'arreta et pointa les oreilles. Je détachai Willy et lui ordonnai :
- Willy, tu rentres tout de suite à la maison !! Tu m'attends devant la porte de l'appartement !! Allez, tout de suite !! "
Et aussitôt, en chien obéissant, Willy s'éloigna en direction de l'académie. Et heureusement, car, quelques minutes aprés, Ogara commença à se cabrer et à ruer. Juste après, un premier cheval sauvage apparut, suivis d'une vieille jument, surement la guide du troupeau. Lorsque l'étalon chef du troupeau apreçut Ogara, il se redressa, dominant, impérieux, en vrai chef du troupeau, et, d'un coup de tête, il rejeta les crins de son toupet vers l'arrière, et son regard se figea. Puis il se cabra, revelant un ventre noir de charbon maculé de boue. L'étalon, oreilles plaqués, fit mine de charger, mais, au dernier moment, il dévia vers la gauche, frolant de peu Ogara, si prés que j'aurai pu le toucher. Puis il se cabra une deuxième fois, et, d'un hennissement digne d'un fantome, rappella son troupeau, qui se mit à galoper éperdumment, l'étalon devant, et les poulains pressés contre leurs mères, les naseaux dilatés par l'effort.
- " Assez d'émotions pour la journée, on rentre ! " annonçai-je à Ogara. Celle-ci était encore toute retournée de se qui venait de se passer. Alors, je la mis au galop, et la ramena aux écuries.